On passe au salon ?

Livres / Rencontre avec Marie Paquet, directrice du Salon du Livre de Saint-Priest, à l'occasion de la 9e édition de ce rendez-vous consacré à la petite édition et à la jeune illustration. Yann Nicol


Petit Bulletin : Comment est né le salon et quelle est son identité ?
Marie Paquet : La médiathèque de Saint-Priest a toujours été très attentive à ce qui se passait dans la petite édition, dans l'édition de livres d'artistes alternative et indépendante. On a toujours eu l'occasion, à travers notre métier de bibliothécaire, de proposer cela à un public curieux, intéressé, en sachant qu'il n'y avait pas de librairie à Saint-Priest et qu'on était un peu la vitrine de l'édition dans cette ville. Quand on a commencé le salon, il y avait ce travail, en secteur jeunesse, autour de l'illustration, mais aussi cette volonté affirmée de présenter des gens atypiques dans le paysage de l'édition. Aujourd'hui, il y a des éditeurs reconnus, bien présents dans les rayons des librairies, et il y a aussi des choses beaucoup plus confidentielles. On essaie de présenter cet éventail-là en renouvelant, notamment depuis quatre ans, les éditeurs présents, en s'ouvrant par exemple sur l'édition européenne…

Quels sont les nouveaux venus que vous souhaiteriez mettre particulièrement en avant ?
Sans aucun doute «Corraini Edizioni» : un éditeur italien extrêmement connu dans le monde l'art, qui a publié des gens comme Munari et qui reste un pionnier dans la découverte d'artistes et d'illustrateurs. Mais il y a aussi l'éditeur espagnol «OQO», qui publie beaucoup de contes étrangers et qui fait travailler de grands noms de l'illustration comme Maurizio Quarello. Parmi les éditeurs français, il y a par exemple «Ma Petite crockette», un éditeur du Nord qui correspond bien à ce qu'on défend, en faisant des choses de qualité, originales et exigeantes.

Comme l'an dernier avec la Corée, vous proposez cette année une exposition autour de l'illustration italienne…
Pour ces expositions, on travaille sur des coups de cœur, selon les rencontres que l'on peut faire. Là, c'est grâce aux éditeurs qui sont sur le salon que l'on a découvert cette dizaine d'artistes, dont certains ne sont même pas publiés en France. Il y a une grande diversité avec des créations classiques et d'autres très contemporaines, qui se situent à la limite entre l'illustration telle qu'on l'imagine et la création pure de peinture et d'image.

Sur le salon, il y aura aussi des illustrateurs français…

On a eu envie d'inviter de jeunes illustrateurs, comme Camille Jourdy, mais aussi Séverin Millet, un jeune illustrateur lyonnais qui fait un travail autour du numérique, ou Juliette Binet, qui a publié déjà deux livres : ce sont des francs-tireurs, des inclassables, car leur travail ne ressemble à aucun autre. On a aussi réinvité plusieurs personnes qui sont des «historiques». C'est le cas de Géraldine Koziak ou Bruno Heitz, de vrais artistes qui publient depuis des années avec la même singularité et la même exigence.


Salon du Livre Petite Édition-Jeune Illustration
Au Château de Saint-Priest
Les 7, 8 et 9 novembre


<< article précédent
V.O. allemande