Du plaisir de la programmation

Entretien avec Éric Desnoues, un directeur de Festival qui a su, chaque saison depuis 26 ans, créer un rendez-vous incontournable. Les plus grands baroqueux actuels y côtoient les musiciens émergents avec une fraîcheur inespérée et jouissive.


Petit Bulletin : De quelles envies est né ce festival ?
Éric Desnoues : J'ai pu répondre avec ce festival à la plupart de mes rêves les plus fous. Dès 1984, j'ai invité Michel Corboz qui a accepté immédiatement de venir avec l'Oratorio de Noël de Bach. Cet événement est de plus en plus visible et j'ai bien sûr envie qu'il dure. Si je prends par exemple les différents Contre-ténors qui ont jalonné le Festival, il est clair que les artistes se renouvellent. L'histoire a commencé avec Henri Ledroit puis Gérard Lesne, James Bowman et encore Andréas Scholl venu chanter des cantates de Bach. J'ai invité par la suite Philippe Jaroussky, le plus médiatique, la star.Comment le festival a pu se renouveler sans s'essouffler ?
Je me suis posé beaucoup de questions pour le 25e anniversaire. Il y a toujours la même angoisse et la même jouissance mais finalement, ce moment a été une grande fête. J'ai été très heureux des concerts, les artistes ont donné tout ce qu'ils avaient, le public a été au rendez-vous, il y avait un monde fou. On n'avait pas connu un tel succès depuis plusieurs années.Quelles sont vos pépites, vos trouvailles pour cette nouvelle saison ?
Un programme me plait beaucoup : De l'Italie au Brésil avec Veronica Cangemi. C'est le programme le plus original. On commence avec Monteverdi, Porpora, Vivaldi puis on passe de l'autre côté du miroir avec Piazzola et Villa- Lobos. Cela m'a énormément séduit. C'est le frère du chef d'orchestre Jean-Christophe Spinosi, Philippe Spinosi, Luthiste, qui a eu l'idée de ce programme.


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Herman Düne