La folie en moins


Théâtre / Fin 2007 : Jacques Osinski est nommé directeur du Centre dramatique national des Alpes (CDNA), en remplacement de Laurent Pelly, parti vers d'autres cieux (il est aujourd'hui à la tête du Théâtre national de Toulouse avec Agathe Mélinand). Octobre 2008 : après avoir présenté en janvier l'opéra Le Carnaval et la Folie pour officialiser sa nomination, le même Jacques Osinski investit la MC2 de Grenoble avec Le Conte d'hiver de Shakespeare, présenté jusqu'au 20 novembre au Théâtre de la Renaissance à Oullins. Osinski part à la découverte de cette tragicomédie foisonnante qui, sans coupe, peut durer 4 heures ! Ce Conte d'hiver se découpe ainsi en trois parties. Tout d'abord la jalousie (un roi est intimement persuadé que sa femme le délaisse pour son ami d'enfance, et que leur fille n'est donc pas la sienne), puis la pastorale (seize ans plus tard, le retour de la fille que l'on croyait morte) et le dénouement heureux (le roi est pardonné de tous les malheurs qu'il a causés). Jacques Osinski a voulu une scénographie minimaliste, travaillant sur l'éclairage pour figurer les différentes étapes du récit. Le résultat, épuré à souhait (un simple praticable blanc en guise de décor), laisse s'exprimer la force du texte ; les comédiens, dont certains sont excellents, s'inscrivant dans cette veine. Reste qu'il manque un petit quelque chose pour que cette histoire à multiples rebondissements, où l'on passe du drame à la comédie en moins de deux, nous transporte réellement. Un peu de folie peut-être ? Aurélien Martinez


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