Olson Blues


Mark Olson à Lyon, à Vaise, au Double Six, rien que de le dire, ça fait drôle. On se pince même un peu quand on sait que l'homme à vécu une vraie traversée du désert. Au sens propre, dans un vrai désert, avec des crotales dans les santiags et du sable dans le calcif. Pour resituer, Mark Olson est l'un des principaux fondateurs d'un courant qui a régénéré les racines américaines et fait pas mal de petits, de Bright Eyes à Iron &Wine : "l'alt country", (pour alternative country). C'était avec les Jayhawks (1986-1995) qui signèrent au moins deux chefs-d'œuvre d'Americana retrouvée : Hollywood Town Hall (1992) et Tomorrow The Green Grass (1995). Olson s'installa ensuite à Joshua Tree, repère d'illuminés du désert californien où furent dispersées les cendres (coupées à l'héroïne) du pape de la country moderne, Gram Parsons (Byrds, Flying Burrito Bros). C'est sans doute là qu'Olson réalisa ses meilleurs disques avec The Original Harmony Creekdippers, dont fit également partie son ex-femme Victoria Williams, craquette country et déesse du monde indé atteinte de la sclérose en plaques. Leur musique : une sorte de country hippie sur laquelle plane effectivement l'ombre chargée en drogues de transe de Gram Parsons. La voix d'Olson, plus nasillarde que jamais, les cœurs façon Betty Boop de Williams, y collent rien moins que des frissons. Après une courte expérience en solo (Salvation Blues, 2007), Olson a récemment retrouvé son compère des Jayhawks Gary Louris pour Ready for the Flood, un album moins alternatif qu'à l'époque mais toujours aussi country-blues, dans l'esprit des Jayhawks. Stéphane DuchêneMark Olson + The North Bay Moustache League
Au Double Six, samedi 13 décembre.


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