South Africa is the future


Le label lyonnais Jarring Effects entretient avec soin ce que l'on peut appeler sa filière sud-africaine. Ne surtout pas entendre par là de sombres histoires de psychotrope et autres sordides traites d'humains. En 2003, le duo parisien Interlope signé chez Jarring procède à un échange culturel avec des groupes étrangers dont les sud-africains The Constructus Corporation, têtes pensantes du label African Dope. C'est ainsi que les petits gars de chez Jarring Effects découvrent un pan complètement insoupçonné et décomplexé de la nouvelle musique d'Afrique du Sud, construite sur les cendres encore fumantes de l'apartheid. Soufflés par le côté mutant de ce son hip hop-électro synthétique et hystérique, les liens se nouent. Un mail. Deux. Un concert de Real Estate Agent. Puis de Sibot. Suivi de près par Marcus Wormstorm. Puis vinrent Playdoe et Ben Sharpa. Jusqu'à cette date du 29 octobre 2006 où sort la compilation Cape Town Beats, condensé de musique électronique et rap distillé par ces musiciens originaires d'Afrique du Sud. Au-delà d'une indéniable affinité commune pour la musique partant facilement en sucette, la démarche et l'histoire du label sud-africain African Dope ressemblent aux premiers pas de Jarring Effect. C'est une histoire d'anti-formatage, de système D, d'hybridation et d'expérimentation joyeuse. Pas étonnant donc que le label lyonnais donne un coup de pouce à cette belle écurie en distribuant les bonnes vibes de cette musique iconoclaste dans nos contrées. Il est fortement conseillé de jeter une oreille attentive au rap introspectif de Ben Sharpa ainsi qu'à la flamboyance du dancefloor nu-rave de Playdoe. Antoine Allegre


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Calor sur le dance floor !