L'Œil du mal

De D.J. Caruso (EU, 1h54) avec Shia LaBeouf, Michelle Monaghan…


Le pauvre Jerry traverse une période de poisse certaine. À peine a-t-il le temps de pleurer la perte de son frère jumeau qu'une mystérieuse interlocutrice téléphonique le pousse sur la voie bien malséante du terrorisme, à grands coups d'ordres abscons mettant en péril la sécurité de l'Etat. Il faudra peu de temps au spectateur un minimum rompu à ce genre de suspense pour découvrir le pot-au-rose, lequel évacue miraculeusement toute tentation discursive sur la paranoïa sécuritaire, sujet apparent de ce thriller prostré dans l'inconfortable position dite du cul entre deux chaises. Tour à tour trop ou pas assez improbable, L'Œil du mal s'apparente très vite à une variante cyber technologique du fameux “Jacques a dit“, où les rebondissements les plus absurdes s'enfilent comme des perles. Sur un canevas similaire et tout aussi rocambolesque, John McTiernan avait fait des miracles dans Une Journée en enfer, à la grâce d'une mise en scène faussement instinctive mais vraiment trépidante, pompée sans vergogne depuis des années par des tâcherons sans talent. D.J. Caruso s'ajoute donc à cette liste, sans panache, avec un zeste de malice bon teint dans l'observation distanciée de ses personnages (dont les fantômes de Billy Bob Thornton et de Michael Chiklis), pantins désarticulés voués à respecter la logique approximative d'un script pas aussi retors qu'il voudrait bien s'en donner l'air. FCSortie le 24 décembre


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L’éternel retour