Feuilles d'hiver

Littérature / Petit tour d'horizon d'une rentrée littéraire d'hiver qui s'annonce particulièrement riche avec des romans français très attendus et une avalanche de grands auteurs étrangers.


Toujours plus de parutions (558 romans contre 547 l'année dernière), une proportion plus grande de traductions et un tout petit peu moins de romans français : voici les grandes tendances de la seconde rentrée littéraire de l'année. Entre janvier et février, vous n'aurez donc que l'embarras du choix romanesque. Côté littérature française, on se rend compte que les valeurs sûres sont au rendez-vous. Outre les très médiatiques Olivier Adam, Philippe Djian ou Marc Dugain, l'attention se portera notamment sur une rentrée extrêmement dense aux éditions du Seuil : Alain Mabanckou avec Black Bazar, Patrick Deville avec Equatoria ou Chloé Delaume qui fait des infidélités aux éditions Verticales avec la parution, dans la collection «Fiction et compagnie», du très troublant Dans ma maison sous terre. Gallimard ne sera pas en reste avec le livre de l'excellent Stephane Audeguy (que l'on avait découvert avec La Théorie des nuages), mais aussi ceux de Jean-Noël Pancrazi, Oliver Rohe, Antoine Bello et celui, plus inattendu, du réalisateur Olivier Assayas qui, dans Présences, réunit des textes écrits au fil des années sur le cinéma. À surveiller également, les nouveaux romans de notre chouchou Richard Morgiève (Cheval, chez Denoël), du très inventif Bayon (Mezzanine, chez Grasset), de la mystérieuse et érudite Linda Lê (Bourgois), de Jean Rolin ou de Tanguy Viel, dont le Paris-Brest, chez Minuit, promet beaucoup. A signaler enfin l'impressionnant premier roman de Célia Levi (Les Insoumises, chez Tristram) qui marque à coup sûr la naissance d'un écrivain.Bolaño, Berger et les autres
La rentrée d'hiver fait généralement la part belle aux traductions de romans étrangers. Ce sera encore le cas cette année avec le nouveau livre de Paul Auster (Seul dans le noir, chez Actes Sud) dont on avoue se méfier un peu depuis maintenant quelques années. On préfèrera peut-être, chez le même éditeur, le dernier opus posthume du plus underground Gilbert Sorrentino, auteur notamment du géantissime Salmigondis. Autre livre posthume très attendu : le recueil de textes du chilien Roberto Bolaño. Et puisque l'on parle de très grands écrivains, signalons aussi les parutions de Rick Bass, Joseph Connelly, Nadine gordimer, Zoe Valdes, John Burnside ou Luis Sepulveda, ainsi que les nouveaux romans des britanniques Jonathan Coe (La Pluie avant qu'elle ne tombe, Gallimard) et David Mitchell (qui nous avait complètement bluffé avec sa labyrinthique Cartographie des nuages, à L'Olivier). On ne peut parler d'auteurs anglo-saxons sans mentionner le plus rhônalpin des auteurs anglais, l'exceptionnel John Berger qui publie en janvier deux textes très différents, dont De A à X, un roman épistolaire entre un condamné à perpétuité et sa bien-aimée. Il sera le plus attendu de nos auteurs «locaux», avec Arthur Bernard, Pascal Garnier et Onuma Nemon, qui voit son premier roman, justement intitulé Roman, réédité par les éditions Verticales.


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