Poussières d'étoiles

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Commençons par un spectacle hors des circuits institutionnels. On le sait, le théâtre n'est plus l'apanage des théâtres et certains «entrepreneurs de spectacles» n'hésitent pas à placer de vraies pièces au milieu des one-man-shows et des concerts de leur catalogue. C'était le cas l'année dernière avec Le Point sur Robert de Fabrice Luchini ; c'est aussi ce qui arrive avec Biographie sans Antoinette. Montée avec un certain succès sur les planches privées parisiennes (au Théâtre de la Madeleine) par Hans Peter Cloos d'après un texte de Max Frisch, il réunit un couple étonnant : Thierry Lhermitte et Sylvie Testud (le 9 janvier à la Bourse du Travail). La star, c'est l'acteur
Ce coup d'envoi de la deuxième mi-temps théâtrale est aussi un symbole, celui d'un défilé soutenu de grands acteurs, à commencer par le duo surprenant Jacques Gamblin-François Morel dans Les Diablogues de Roland Dubillard (aux Célestins du 7 au 18 janvier, à Villefranche les 17 et 18 mars, au Radiant les 23 et 24 mars). On vous parle dans ce numéro de Dominique Blanc portant seule le texte de Marguerite Duras La Douleur dans une mise en scène de Patrice Chéreau (à Villefranche les 8 et 9 janvier, puis à la Croix-Rousse les 23 et 24 février) ; il faut insister sur cet événement, tant cette comédienne exceptionnelle se fait rare sur scène comme sur les écrans. Michel Piccoli poursuit sa collaboration avec André Engel après leur impressionnant Roi Lear avec l'adaptation d'un texte de Thomas Bernhard, Minetti, dans le cadre de la saison hors les murs du TNP (au Studio 24 du 18 au 28 mars). L'immense Michel Galabru, passionné de théâtre à l'érudition savante et au jeu lumineux, défendra aux côtés de Gérard Desarthe Les Chaussettes opus 124 (au Radiant les 13 et 14 janvier). Signalons aussi le retour de Fellag avec son nouveau spectacle au Centre Théo Argence les 23 et 24 avril et Valérie Lemercier pour son one-woman-show à la Halle Tony Garnier le 22 mars. Terminons avec notre coup de foudre de la saison dernière : le sublime Blackbird de David Harrower monté par Claudia Stavisky avec Léa Drucker, initiatrice du projet, et le grand Maurice Bénichou. Ce spectacle incroyable d'intensité et d'intelligence avait été créé dans la petite salle des Célestins. Il revient du 4 au 14 mars sur le grand plateau ; espérons qu'il n'y perdra pas en force dramatique !La star, c'est l'auteur
A priori, pas de star à l'affiche d'On purge bébé mis en scène par Laurent Brethome (à Villefranche du 23 au 25 février, à la Croix-Rousse du 26 au 28 février, au Théâtre Jean Vilar le 3 mars et à l'Espace Albert Camus le 27 mars). Mais la star, ici, c'est le texte indémodable de Georges Feydeau. Feydeau, valeur éternelle du théâtre (à la) français(e), aura aussi droit à une relecture par Jean-Louis Martinelli avec un texte peu connu, Les Fiancés de Loches (au Studio 24 du 12 au 20 mai). Et Molière, alors ? Molière aussi, c'est du solide, comme le prouvent les Farces et comédies adaptées par Christian Schiaretti, amplement défendues dans nos colonnes à leur création, et reprises au Studio 24 du 25 février au 7 mars. Wajdi Mouawad est aussi en passe de devenir un auteur-star. Ce Québécois jouit d'une réputation incroyable, et la présentation de Littoral aux Célestins (du 21 au 30 avril) devrait confirmer cet engouement. Enfin, pour ceux qui croient que Neil La Bute est un réalisateur de films hollywoodiens insipides (Harcelés, The Wicker man), on ne saurait trop leur conseiller d'aller découvrir La Forme des choses, texte puissant de ce formidable auteur dramatique. Deux versions seront à l'affiche cette saison : une au Théâtre Tête d'or (du 5 au 7 mai), l'autre à l'Instant T. (du 14 au 24 janvier).La star, c'est la troupe
Les Cartoun Sardines Théâtre de Marseille et le Théâtre du Fust emmené par Émilie Valentin sont aussi, à leur manière personnelle et inimitable, des stars des planches. Ils seront sur scène ce printemps, les premiers avec Lulu au TNG (les 24 et 25 mars), la seconde avec ses marionnettes pour des Fourberies de Scapin au Théâtre de Vénissieux (le 14 mai). Enfin, si son corps ne sera pas sur scène, son esprit sera largement convoqué : avec Les Muses, Camille Germser et Emmanuel Daumas explorent l'esthétique glamrock de David Bowie par une mise en abyme adroite où une compagnie monte une comédie musicale autour du créateur de Ziggy Stardust. Dans sa logique rock'n'roll distanciée, le spectacle, après sa création à La Renaissance (du 25 février au 7 mars) entamera une tournée au long cours dans les salles de l'agglomération : Villefranche le 11 mars, Vienne le 13, Bourgoin le 31 et Bron le 24 avril.

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