Et après

De Gilles Bourdos (Fr-Can, 1h47) avec Romain Duris, John Malkovich…


Le caractère singulièrement hypnotique de ce spectaculaire nanar tient essentiellement en un point : Gilles Bourdos filme son adaptation du bouquin de Guillaume Musso (qui est, précisons-le quitte à nous faire plein d'amis, à la littérature ce que le hamburger est à la gastronomie) comme s'il s'agissait du plus grand mélodrame jamais conçu, fonçant tête baissée, de façon presque touchante, dans une emphase lyrique en complet décalage avec l'inconsistance dramatique du matériau de base. Soit Nathan, un avocat New Yorkais ayant vécu dans sa prime jeunesse une “near death experience“, qui voit débouler dans son train-train quotidien un illuminé (John Malkovich, aussi drôle que dans Burn After Reading, sans que ce soit voulu) “qui-voit-les-gens-qui-vont-mourir“. Sur une trame dont le manque d'originalité ferait bisquer un enfant de cinq ans, Gilles Bourdos tente avec une candeur invraisemblable de nous faire passer des vessies littéraires vaseuses pour des lanternes cinématographiques de haute volée. Le résultat, entre naïveté hallucinante, mystique de supermarché et insupportables atermoiements sur la vie, la mort ou l'amour, devrait avoir raison des nerfs les plus sensibles – et c'est un fan de Bollywood qui vous le dit ! FC


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Des idiots et des anges