Crystal Palace

Musique / S'il est un ancien groupe qui revient sacrément en grâce ces derniers mois, c'est bien Jesus & Mary Chain. Rarement, en effet, on a vu autant de formations tourner autour du pot des frères Reid avec une telle avidité.


Musique / S'il est un ancien groupe qui revient sacrément en grâce ces derniers mois, c'est bien Jesus & Mary Chain. Rarement, en effet, on a vu autant de formations tourner autour du pot des frères Reid avec une telle avidité. Chacun y allant bien sûr de sa petite variation. Pour les Crystal Stilts, il s'agit plutôt d'enfourner la surf-music, le garage de papy ou la western pop dans des ténèbres psychotiques à la Jesus & Mary Chain (et, par contagion d'influences, à la Velvet Underground). Mais là où le Velvet primal explorait de graveleux souterrains poilus aux portes grinçantes (grâce soit rendue au crincrin de John Cale), les Stilts ont décidé de se bâtir un promontoire pop, petit château de cristal sur pilotis mélodiques (le nom du groupe signifiant «pilotis (ou échasses) de cristal»). C'est donc sur de fragiles armatures pop 60's voire carrément 50's, que le groupe de Brooklyn, cette terre décidément ointe de l'esprit saint alternatif, tisse ses noirs desseins à coups de bluettes nécrosées. Guitares slide, orgues psychédéliques, tambourins dionysiaques s'invitent alors à une messe débitée à deux à l'heure et enregistrée sinon d'outre-tombe, du moins d'outre-chiottes, par un ingénieur du son oublieux. C'est bien là tout le sel de cette musique : ce côté «ah bon, on enregistre ?», humble dans ses citations et soucieux de jouer plus que d'en mettre plein la vue à coups de drones psychédéliques pilotés par Phil Spector. Un artisanat de l'ombre qui ne les rapproche que davantage, et pour le meilleur, de celle, tutélaire, de Jesus & Mary Chain. SDCrystal Stilts
Au Sonic, dimanche 8 février
«Alight of Night» (Slumberland Records)


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