Corps de rockeurs


Danse / La Maison de la Danse présente, dans le sympathique petit studio Jorge Donn, Rock identity de la surprenante Kataline Patkaï. Une chorégraphe étonnante par son parcours (d'origine hongroise, née en 1972, elle a d'abord été gymnaste et a suivi une formation en arts décoratifs) et par l'originalité de son projet : Rock identity s'inspire de la gestuelle, de la musique et de la personnalité de trois icônes masculines du rock, Jim Morrison, Kurt Cobain et Bertrand Cantat. «Transe, crispation, sex attitude... Le corps des «bêtes de scène» exp(l)ose la révolte, la sensualité, la souffrance. Une femme ré-interprète le répertoire (chorégraphique) de trois mâles figures du rock. Pour approcher la singularité où s'initie l'invention du mouvement, pour dévoiler le corps intérieur d'une icône portée, enchaînée, éclatée par sa musique et son public» note la chorégraphe. Devant un mur d'enceintes, Kataline Patkaï entame son spectacle dans la peau de Jim Morrison. Elle reste proche des postures du leader des Doors, virevoltant en cercles larges ou se tortillant autour d'un micro, tout en y ajoutant un bon zeste d'érotisme féminin en dénudant sa poitrine, ou en prenant des poses plus que suggestives. Pour la seconde séquence, la chorégraphe est accompagnée d'une autre interprète et la danse plus lente, toujours assez minimaliste, se sépare davantage de la musique de Nirvana et des codes rock. La pièce se termine, sur talons hauts, avec l'incantatoire reprise d'I Want You des Beatles par Noir Désir… Sans grande prétention artistique, le tout s'avère une stimulante et singulière ré-appropriation féminine de l'imaginaire, des pulsions et de l'érotisme rock. Jean-Emmanuel DenaveKataline Patkaï, "Rock identity"
À la Maison de la Danse du 26 au 28 février.


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«Je ne suis pas un artiste»