Chaud le cas Kao

Musique / Dans un contexte déjà alarmant pour les musiques actuelles, le Ninkasi Kao et l'association Kao Connection, au pied du mur financier, viennent de lancer un signal de détresse à leurs spectateurs et à la Ville de Lyon. Antoine Allegre


La présentation de la mi-saison du Ninkasi Kao a eu un goût amer. What's going on ? L'association Kao Connection s'occupe depuis près de huit ans du projet culturel de la salle de concert le Ninkasi Kao ; un projet culturel soutenu par un partenaire privé, le Ninkasi, chaîne de restauration ayant développé cinq enseignes à Lyon intra-muros et une à Saint-Étienne. Du point de vue du financement public, la Kao Connection commence sérieusement à tirer la langue. "Notre demande de financement auprès de la ville de Lyon est de 120 000 euros, ce qui est concrètement trois fois moindre que ce qui se pratique sur le plan national (ndlr : la moyenne étant de 360 000 euros)" confie Jean-Marie Potier, administrateur de Kao Connection et programmateur du Kao. En plus d'un contexte économique frileux et du désengagement de l'Etat — par le biais de la DRAC — la Kao Connection n'a finalement touché que 60 000, puis 20 000 euros (soit 80 000 euros au total) émanant de la délégation culture de la Ville de Lyon. "C'est un peu la douche froide. On programme avec le couteau sous la gorge. Là où une SMAC peut se permettre de perdre en moyenne 2500 euros par concerts, nous, nous sommes obligés de ne pas perdre un centime".Extrême fragilité
Pour pallier cette situation d'une extrême fragilité et en attendant un mouvement financier des pouvoirs publics, l'association Kao Connection a contracté un prêt sur cinq ans auprès du CNV (Centre National des Variétés, de la chanson et du jazz) remboursable à compter de juillet 2009. Autre source de revenu non négligeable en cette période de crise, la Kao Connection est depuis le 1er janvier le baileur du Kao, qu'elle sous-loue à l'occasion afin d'organiser des soirées étudiantes ou des concerts venant de promoteurs privés. Là encore, cela permet de garder la tête hors de l'eau, pas de mener à bien le projet culturel désiré par l'association. Et Jean-Marie Pottier de conclure : "Cela fait un an qu'on alarme l'opinion publique de notre situation. Si dès le début du mois de juillet et la première échéance des remboursements du prêt, la situation de la Kao Connection n'évolue pas, on deviendra une salle vide". Un texte et une pétition de soutien circulent sur le net via le site ninkasi.fr.


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