The Nerves

One Way Ticket Alive


A l'heure de l'I-Phone, réhabiliter The Nerves n'est que justice. Car le trio, quasi inventeur avec Big Star d'une formule 3-G du rock, la power-pop, est l'auteur de ce qui aurait pu être l'hymne de la génération textote-moi, j'ai plus de forfait» : Hanging On the Telephone (1976). Mais les Nerves n'eurent même pas l'heur de profiter de la gloire promise à cette bombe de deux minutes au riff surtaxé et cyclothymique. C'est Blondie qui emporta le morceau, à tous les sens du terme, deux ans plus tard, par la grâce d'une reprise copie-carbone. Les deux versions sont en effet identiques, n'était la voix râpeuse de l'original, érigeant la désinvolture au rang d'art de vivre. Car en plus, les Nerves, ces couleuvres pourtant énervées, ne sortirent en tout et pour tout qu'un EP en trois ans d'existence. Inutile de dire, donc, que cette compilation a raclé les fonds de tiroir, de démos en lives, pour figurer aux côtés des titres du fameux EP. Oui, mais voilà, ce tiroir-là est en or massif estampillé. Il est fait d'une pop acérée aux refrains évidents et inoubliables (When You Find Out, mêmes causes, mêmes effets), trempée dans le meilleur alliage Zombies/Kinks 60's - Undertones/Wedding Present 70's. Le tout avec suffisamment d'élan et de longueur de vue pour faciliter le basculement d'une génération vers la new wave.
SD


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