Redbelt

David Mamet Sony Pictures home entertainment


Les distributeurs ne prennent plus la peine de sortir en salles les films de David Mamet. Que ce soit son film d'espionnage Spartan ou la descente aux enfers Edmond (qu'il n'avait qu'écrite, laissant le soin à Stuart Gordon de la réaliser), l'œuvre de Mamet a été reléguée à l'exploitation DVD. Ce sont pourtant de fort bons films, y compris ce Redbelt où il s'attaque à un genre populaire mais ô combien casse-gueule : le film d'arts martiaux. On peut d'ailleurs lire Redbelt comme une parabole de sa double casquette d'auteur et de réalisateur, puisqu'il s'agit ici de savoir quand frapper et quand réfléchir, autrement dit quand filmer muettement l'expression des corps et quand les laisser parler. Ainsi, le maître passif de Jiu Jitsu incarné par l'excellent Chiwetel Ejiofor se laisse abuser par une machination le poussant à retourner sur le ring, non sans avoir à peu près tout perdu (ami, femme et idéaux). Au cœur de l'intrigue, l'argent corrupteur, thème cher au cinéaste, qui relie une vitre brisée à un combat truqué. Ce récit de rédemption très classique, que Mamet dialogue avec son habituel perfectionnisme (vertigineuses et musicales répétitions des répliques), peine un peu dans son troisième acte, où le cinéaste doit, comme son héros, s'acquitter de scènes de marave consubstantielles au genre traité. Sans atteindre les sommets, Redbelt est un petit film tout à fait recommandable.
CC


<< article précédent
Marlène, à la fortune du pot