Deborah Eisenberg

Le Crépuscule des superhéros L'Olivier


Les éditions de l'Olivier ont le chic pour publier des nouvellistes anglo-saxonnes très peu connues en France et bourrées de talent. Après la Canadienne Alice Munro et son excellent Fugitives, c'est au tour de Deborah Eisenberg de sortir du bois avec un recueil de six nouvelles centrées sur l'Amérique post-11 septembre intitulé Le Crépuscule des superhéros. Après Don DeLillo, Jay McInerney, John Updike ou Paul Auster, Eisenberg s'attaque elle aussi à l'évènement qui a fait entrer les Etats-Unis (et l'Occident) dans le XXIe siècle et qui a symbolisé (déclenché ?) le «déclin de l'Empire américain». De la première nouvelle, qui donne son titre au recueil, dans laquelle elle met en scène une bande de jeunes new-yorkais assistant à l'effondrement des tours depuis la terrasse luxueuse d'un loft de Manhattan, au dernier texte intitulé Le Ver est dans le fruit, qui montre le sentiment de culpabilité et de honte qui habite la jeunesse américaine, l'auteur prouve que si le ver est avant tout dans la (grosse) pomme, c'est bien l'Amérique tout entière, et même la plus profonde, qui fut secouée par ces attentats. Ces textes courts, à l'écriture cinglante, en pointent les conséquences politiques, idéologiques, sociales, autant que les résonnances intimes et individuelles.
YN


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Corinne Lovera Vitali et Loren Capelli