Les Nuits s'honorent

Festival / La septième édition de Nuits sonores sera marquée par trois axes forts : une grosse présence de la scène locale, une ouverture vers des musiques jusqu'ici peu défrichées par le festival et une carte blanche à Londres. CC


La programmation des trois soirées payantes, au Marché Gare dans le quartier de Perrache, de Nuits sonores 2009 prouve l'ouverture du festival, à rebours d'une édition 2008 qui jouait beaucoup sur le retour aux fondamentaux électroniques. Certes, quelques pointures de la house et de la techno ont répondu présent, dont Josh Wink, Carl Craig, Laurent Garnier (véritable artiste résident du festival !) ou Ricardo Villalobos. Mais le festival mise sur l'éclectisme, l'inattendu ou carrément l'inédit, comme ce plateau de la Nuit 3 qui invite les très influents Radioclit ou le hip-pop de Dan le Sac, découvert avec le MC Scroobius Pip sur un excellent album paru l'an dernier. Par ailleurs, chaque soirée réserve son lot de surprises, allant très loin dans la programmation arty (avec les formidables Matmos et leur électro organique sur la scène 2 le mercredi, ou la mythique Lydia Lunch, qui animera avec deux formations différentes la scène 3 le samedi), ou prolongeant avec intelligence la programmation d'un autre festival marquant, l'Original (la scène 1 du vendredi verra en effet se produire consécutivement la chanteuse funk-punk Ebony Bones, le mythique turntablist Cut chemist et le rappeur anglais Dizzee Rascal). Belle brochette donc, où il faut aussi signaler la présence de Boss Hog, Holy Golightly ou Psychic TV3, groupe de la très queer Genesis P. Orridge.Lyon vs London
Mais le vrai fait marquant de ce nouveau programme, c'est la présence massive de la scène locale et régionale. Une scène invitée à se produire sur toutes les étapes du festival, gratuites comme payantes, en ouverture des gros plateaux mais aussi parfois en attraction principale (Danger et Spitzer, par exemple, ou encore le label d'Agoria Infiné qui aura droit à une scène à part entière). Nuits sonores a d'ailleurs ouvert ses portes le plus largement possible, accueillant aussi bien la folk brisée de François Virot que les platines diplômées de Scratch Bandits crew… Difficile, dès lors, de ne pas s'amuser à faire le parallèle avec la carte blanche donnée cette année à Londres. Commentée par Vincent Carry, coordinateur général du festival, comme un «retour au premier plan» de la capitale anglaise après la domination de ses voisines espagnoles ou allemandes, cette carte blanche (qui se déroulera entre la Piscine du Rhône, le Palais de la Bourse et le Comœdia) reflète la diversité musicale de la City : ethno, rock, pop ou électro. Face à un tel géant, les organisateurs semblent déterminés à montrer que Lyon n'est pas en reste. On vérifiera tout ça la semaine du festival, du 20 au 24 mai prochains.


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