I am because we are

De Nathan Rissman (ÉU, 1h20) documentaire


On daube assez souvent sur le cinéma français pour ne pas, quand l'occasion se présente, lui tresser des lauriers : en France, on sait ce qu'est un documentaire de cinéma. Depardon, Varda, Philibert et bien d'autres le prouvent avec talent. Par contre, le documentaire américain patauge ces dernières années dans la confusion, traitant tous ses sujets avec une esthétique clip à la MTV, confondant pédagogie et endoctrinement. Ce docu produit et commenté par Madonna est pétri de bonnes intentions (les ravages du SIDA sur les enfants du Malawi, c'est en effet révoltant), mais tellement assommant dans sa forme qu'il en est contre-productif. La star se met sans arrêt en avant, pendant que le réalisateur s'active comme un damné sur Avid pour rendre l'ensemble rock'n'roll. Au passage, ils oublient pourquoi ils sont là : donner la parole et l'image à des gosses dont l'existence est compromise. Ils sont réduits ici à l'état de silhouettes compassionnelles sur lesquelles on placarde un grand panneau : «À sauver». Faites une bonne action, n'allez pas voir ce film… CC


<< article précédent
Un chat un chat