Europe 09

Devenu un classique des festivals de périphérie, le Panorama du cinéma européen de Meyzieu cherche et trouve chaque année une bonne rasade de films venus d'ici et d'ailleurs, en y ajoutant des rétros pertinentes — cette année : le cinéma tchèque. CC


Petit à petit, le Panorama du cinéma européen de Meyzieu fait son nid. L'intitulé n'est pas glamour, mais les cinéphiles y trouvent leur compte, le festival se débrouillant pour aller pêcher un nombre croissant d'avant-premières de films belges, italiens, espagnols, allemands ou… français. La France est bien dans l'Europe, et même si la présentation par leurs auteurs du nouveau film d'Agnès Obadia (Romaine par moins 30°) et du premier d'Hannelore Cayre (Commis d'office) participent des tournées promo des films hexagonaux à sortir au mois d'avril, ces choix sont plus rassurants que ceux de l'an passé (où avait été présenté le génialement nul Sans état d'âme).Elle est vivante, Sœur sourire…
L'essentiel est donc ailleurs, notamment avec le grand retour de Pupi Avati, cinéaste italien à la carrière curieuse : d'abord réalisateur de giallos (polars transalpins sanglants typiques de l'exploitation des années 70), devenu auteur pour festivals dans les années 90, puis grand oublié de la distribution à partir des années 2000, il retrouvera le chemin des salles françaises avec ce qui s'annonce comme son meilleur film depuis des lustres : Le Père de Giovanna. Autre événement, la projection des Tournesols aveugles de José Luis Cuerda, auteur de deux films magnifiques, La Forêt animée et La Langue des papillons. Son nouveau film a triomphé aux Goyas (les Césars espagnols), dont les choix ont été plutôt judicieux ces dernières années. Troisième film à suivre : Jerichow de l'Allemand Christian Petzold, cinéaste qui ne jouit pas en France de la réputation de certains de ses homologues teutons, malgré un oscar du meilleur film étranger pour Contrôle d'identité. L'occasion de réparer une injustice ? Point d'interrogation en revanche en ce qui concerne le surprenant projet de faire une bio filmée par Stijn Coninx de Sœur Sourire, nonne devenue célèbre en chantant l'impérissable Dominique, nique, nique, tombant le voile pour assumer son homosexualité au grand jour avant une fin tragique. C'est Cécile de France qui a endossé le costume de Jeannine Deckers (patronyme laïc de l'héroïne) ; reste à savoir si elle fera revenir dans les charts ce tube délicieusement ambivalent… Enfin, le Panorama a entouré cette ribambelle de nouveautés d'un cycle sur le cinéma tchèque. À ne pas rater dans cette sélection, le film qui conduit Milos Forman à l'exil américain (Taking off : chef-d'œuvre !), et deux perles rares de Jiri Menzel, Des trains étroitement surveillés et le tardif (1985) Ce cher petit village.Panorama du cinéma européen
Au Ciné Meyzieu, du 26 mars au 4 avril.


<< article précédent
Vie des hommes infâmes