Nulle part terre promise

D'Emmanuel Finkel (Fr, 1h30) avec Elsa Amiel, Nicolas Wanczycki…


Les défenseurs de Voyages vont tomber de haut en découvrant Nulle part, terre promise, le nouveau film d'Emmanuel Finkel. Film choral aux fils déliés et aux destins ne se croisant (presque) jamais, il voudrait dresser une sorte d'état de l'Europe en pleine déréliction (immigration clandestine, délocalisation, luttes sociales). Mais ce que montre le film, c'est surtout un cinéaste qui se regarde filmer, et le confesse à l'écran à travers ce personnage idiot de vidéaste amateur filmant la misère entre deux coups de téléphone avortés à son amant absent. Finkel n'utilise ses sujets d'actualité que comme prétextes à se mettre en avant en tant que metteur en scène, esthétisant le moindre plan de coupe, puis soulignant le tout avec une arrogance insupportable. Nulle part terre promise se voudrait l'anti-Babel ; mais en définitive, les films se rejoignent dans leur volonté égocentrique d'ordonner le chaos de la réalité pour mieux y déverser les opinions personnelles de l'auteur. CC


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