Le Sens de la vie pour 9, 99$

De Tatia Rosenthal (Israël-Australie, 1h18) animation


Derrière ce drôle de film d'animation coproduit par Israël et l'Australie (d'où la présence, niveau voix, d'Anthony «FBI Portés disparus» La Paglia et Geoffrey «Pirates des Caraïbes» Rush), se cache en fait l'écrivain Etgar Keret, dont les nouvelles sont ici adaptées en un chassé-croisé d'histoires se déroulant pendant deux jours dans un même immeuble. Keret avait déjà fait le bonheur des cinéphiles en coréalisant le joli Les Méduses, autre film choral aux discrètes échappées oniriques. Le Sens de la vie pour 9, 99$, lui aussi, ne parle que de solitudes en milieu urbain : un veuf déprimé, un petit garçon trouvant dans ses jouets le substitut d'une mère absente, un agent de recouvrement en quête d'amour, son frère à la recherche d'un sens à son existence… On pense bien sûr à Raymond Carver dans cette observation minutieuse d'un quotidien extraordinaire à force d'être banal. Mais le réalisme pur est trop étroit pour Keret et Rosenthal, et le choix de la stop motion (animation image par image) permet d'aller au bout des idées les plus folles de l'auteur. Parmi elles, celle qui conclue l'histoire du frangin et de la top model est tout bonnement démente, et marque le point d'orgue d'un film assez séduisant, sur la forme comme sur le fond. CC


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