Malédiction


Histoire croustillante et peu connue : en novembre 2003 à l'opéra Bastille, c'est le délire. Willi Decker, grand metteur en scène, a choisi pour sa Lulu un décor unique et… périlleux. Trois jours avant la générale, la soprano américaine Laura Aikin se casse le pied au cours d'une répétition. Dans l'urgence, une autre grande soprano, Marisol Montalvo, prend le rôle à bras le corps et apprend la mise en scène en deux jours. Ironie du sort, le jour de la Première, elle se réveille aphone. Le soir, le public croit avoir des visions : Lulu est chanté par la titulaire du rôle-titre, Laura Aikin, déambulateur en main (elle remplace sa remplaçante…). Quant à Marisol Montalvo, incapable d'émettre le moindre son, elle mime malgré tout le rôle en se démenant hardiment sur scène. Moment d'anthologie pure.photo © Eric Mahoudeau


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Le cas Riefenstahl