Danse, un temps d'avance

Le mois d'avril à peine terminé, le Ballet de l'Opéra et la Maison de la danse ont déjà dévoilé les programmations de leurs prochaines saisons. Coup d'œil subjectif sur les spectacles les plus attendus. Jean-Emmanuel Denave


Du côté de l'opéra, la saison 2009-10 bredouille et se répète un peu avec la reprise de pièces déjà présentées plusieurs fois (et néanmoins très belles) : Beach Birds de Cunningham, Set and Reset/Reset de Trisha Brown, Bella Figura ou One of a kind de Jiri Kylian, Giselle de Mats Ek... Heureusement, le ballet se lancera aussi dans des créations nettement plus osées avec des chorégraphes méconnus, tel Ralph Lemon, artiste américain né en 1952 et qui, contrairement à nombre de ses compatriotes, ne provient pas du courant de la post-modern danse mais de l'expressionnisme allemand ; ou encore avec les trois trentenaires anglosaxxons Jason Akira Somma, Otto Ramstad et Antony Hamilton... Par ailleurs, en novembre, les très grands interprètes Mikhaïl Baryshnikov et Ana Laguna (muse et épouse de Mats Ek) présenteront à l'opéra un programme somptueux (Mats Ek, Bejamin Millepied, etc.).Danse maison
La Maison de la danse, quant à elle, fêtera ses 30 ans en juin 2010 et, d'ici là, proposera comme à l'accoutumée une saison bariolée et variée, allant du flamenco (Cie Antonio Gades notamment) au tango, en passant par quelques grosses comédies musicales, la reprise de l'ennuyeuse Blanche Neige d'un Angelin Preljocaj ankylosé dans sa scénographie démesurée et sa volonté de narration linéaire, ou quelques chorégraphes inclassables et passionnants comme la frondeuse Lia Rodrigues, la jeune révélation anglaise Hofesh Shechter, et la toujours inattendue Caterina Sagna... Mouillons notre plume et prenons quelques risques en vous conseillant plusieurs rendez-vous incontournables sur le papier : les jeunes danseurs du Nederlands Dans Theater II avec deux créations et la dernière pièce de Jiri Kylian ; le programme très classique et ô combien virtuose du chorégraphe et danseur Benjamin Millepied ; la recréation du «tube» de Sankai Juku («Kinkan Shonen»), grand maître japonais et légende vivante de la danse buto ; le second volet consacré à la Divine comédie de Dante (In Visione) du très pulsionnel Emio Greco ; la dernière pièce (Oper Opis), entre danse et cirque, du duo suisse, Zimmermann & De Perrot, qui n'a pas son pareil pour faire délirer et déraper la vie moderne quotidienne comme elle va mal. Les plus aventureux d'entre vous s'encanailleront au petit studio Jorge Donn (pour la Cie Woo ou l'improbable Antoine Defoort notamment) ou avec les spectacles présentés hors les murs, celui en particulier de l'italien Virgilio Sieni, adaptation du De Natura Rerum de Lucrèce, entre danse et théâtre, gestuelle contemporaine et vapeurs sulfureuses ou oniriques du passé.


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