Assises, mais debout


Les Assises de la Mémoire Gay et Lesbienne (organisées depuis 2002 par le Point G, le centre de ressources sur le genre de la Bibliothèque municipale de Lyon) avaient commémoré à leur manière en 2008 les quarante ans de Mai 68 et de la libération sexuelle. Les vendredi 15 et samedi 16 mai, elles s'attacheront pour cette édition 2009 à montrer comment des désirs «singuliers» et minoritaires (désir lesbien, homosexuel, aspiration au transsexualisme, etc.) parviennent à s'exprimer dans la création artistique et ainsi à toucher à une forme d'universalité. Pour cela, elles présenteront une programmation volontairement éclectique, et bien entendu non exhaustive, qui couvrira différents champs artistiques (littérature, photographie, cinéma expérimental, arts plastiques...) avec pour objectif commun, selon le vœu de Sylvie Tomolillo, la conservatrice du Point G, de «déconstruire les barrières». Les Assises s'ouvriront donc vendredi soir par la projection d'un documentaire consacré au peintre new-yorkais Keith Harring, suivie samedi par la présentation d'œuvres du vidéaste David Wojnarowicz et par deux conférences-débats autour de la pensée de la théoricienne queer Monique Wittig et du Corydon d'André Gide – un ouvrage décapant paru en 1924 où l'auteur des Caves du Vatican se fait fort de démontrer, avec des nombreux exemples historiques à l'appui, la supériorité aussi bien naturelle que culturelle de l'homosexualité sur l'hétérosexualité... Enfin, elles se concluront autour des travaux des photographes Florence Roller et Flore-Aël Surun. Une agréable mise en bouche, en somme, à la journée internationale contre l'homophobie, ce dimanche 17 mai. Romain Vallet


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