Le Croiseur s'en va-t-en guerre


Actu / En 1997, Didier Vignali et un collectif de gens du spectacle ont fondé à Lyon une école d'acteurs La Scène sur Saône, avec le parrainage de Jean-Pierre Bacri et d'Agnès Jaoui. En 2000, au centre de formation s'est ajouté une salle de spectacle pluri-disciplinaires de 200 mètres carrés, le Croiseur, basé à Gerland, dans une ancienne friche industrielle. Depuis, le Croiseur accueille des spectacles de théâtre et de danse et des jeunes artistes ou d'autres, plus confirmés, viennent y présenter leurs dernières créations. En 2008, le Croiseur a également accueilli une quinzaine de compagnies pendant la biennale off de la Danse. Mais depuis quelques mois, Didier Vignali tire la sonnette d'alarme. Le Croiseur, en déficit chronique, risque de mettre la clé sous la porte. Actuellement, le financement Ville de Lyon et DRAC se monte à 65 000 euros, une somme qui, selon lui, «ne permet même pas de payer les loyers». Ce que Didier Vignali demande aujourd'hui, c'est un réel engagement de la Région Rhône-Alpes qui ne propose qu'une aide financière de 7000 euros : «nous voulons bien entendre que la Ville et la DRAC ne peuvent pas nous donner plus mais pas que la Région nous demande de faire nos preuves en nous considérant comme un lieu émergent, c'est trop !». Il faut dire que les relations de Didier Vignali avec la Région n'ont pas toujours été simples. Suite à un contrôle de la Région en 2008 dans le centre de formation, la Scène sur Saône avait écopé d'une amende de 20 000 euros, en raison de l'irrégularité de fiches de présence des élèves. «La Région nous a tué et maintenant, on nous snobe au niveau de l'aide aux lieux», se désespère Didier Vignali. En attendant de réussir à convier la Ville, la DRAC et la Région autour d'une table, le directeur du Croiseur continue son appel aux dons. Sur les 70 000 euros nécessaires à la survie du lieu, 30 000 ont déjà été récoltés. Mais il prévient : «En proposant une salle de spectacle et sept studios de répétition, nous offrons des possibilités de travail uniques à Lyon. Nous ne sommes pas certains de passer l'été. Or, si on se casse la gueule, des tas de jeunes compagnies n'auront plus nulle part où aller et personne ne prendra la place que l'on occupe». DA


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