K.O. Konnection

Fermeture / C'est officiel, l'association Kao Konnection rend les armes. Les pertes de l'association et l'impossibilité d'obtenir une rallonge suffisante de subventions publiques ont eu raison de son activité. Stéphane Duchêne


On le savait, l'entreprise Ninkasi ne pouvait plus assumer comme par le passé son rôle de premier mécène de l'association Kao Konnection, créée en 2002, et réclamait à ses partenaires publics (Ville, Direction Régionale des Affaires Culturelles et Région) un soutien plus conséquent. Fin 2008, la Ville de Lyon avait alors consenti une rallonge de subventions de 20 000 euros, pour un total de 80 000 euros. Insuffisant pour l'association dont «les missions d'intérêt général /…/ auraient nécessité une participation plus importante de ses partenaires financiers». D'autant que, partout ailleurs, des salles comparables au Kao, répondant quant à elles au label SMAC (Salles de Musiques Actuelles), bénéficient de subventions publiques bien plus importantes. Mais pour la mairie de Lyon, «si la possibilité de classer le Kao en SMAC a été envisagée, il ne faut pas oublier que ce label est souvent propre à des villes de taille moyennes (comme Bourg-en-Bresse ou Saint-Étienne) concentrant l'ensemble des missions SMAC sur une seule structure. À Lyon, nous avons préféré travailler sur un réseau de salles complémentaires». Pour Jean-Marie Potier, programmateur de Kao Konnection qui ne souhaite pas commenter outre mesure la nouvelle, «la labellisation SMAC a effectivement fait partie des solutions envisagées. La mairie nous a répondu qu'elle ne souhaitait pas nous aider davantage car son enveloppe n'était pas suffisante». C'est un autre argument de la Ville de Lyon : le réseau musiques actuelles lyonnais étant dense, les subventions nombreuses (80 à 90 000 euros pour le Transbordeur, 60 000 pour le Marché Gare, 30 000 pour Jarring Effects) et l'enveloppe constante (1 000 000 d'euros pour l'ensemble, y compris l'événementiel), difficile de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Une approche budgétaire que Kao Konnection a souvent regrettée, arguant que la solution était avant tout affaire de volonté politique : «S'il y a une enveloppe constante, on peut en conclure qu'il n'y a pas de volonté de la mairie d'être davantage présente dans le secteur des Musiques Actuelles», regrette Jean-Marie Potier. Kao Konnection, à qui il aura manqué 50 000 euros pour boucler son budget, s'apprête donc à «mettre en sommeil» son activité cet automne avant cessation complète fin 2009. Soit un arrêt de la programmation au Kao et le licenciement de quatre des cinq salariés de l'association. Face à ce nouveau coup dur pour les Musiques Actuelles lyonnaises, le CMAL (Collectif des Musiques Actuelles de l'Agglomération Lyonnaise) a annoncé la tenue d'une conférence de presse ce jeudi afin d'évoquer une situation globale préoccupante à quelques semaines seulement d'une rentrée musicale qui s'annonce bien morose.


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