Les amours de Mouret


À peine sorti de la FEMIS, Emmanuel Mouret se plaisait déjà à casser les clichés associés aux cinéastes venus de l'école. Dans un premier long-métrage qui devait autant aux fantaisies tropéziennes de De Funès et Max Pécas qu'aux comédies de Rohmer, le balbutiant Laissons Lucie Faire, il plantait son corps de grand dadais gaffeur au milieu d'une intrigue abracadabrantesque où l'espionnage et les sentiments faisaient mauvais ménage. Depuis, il a affiné son style et trouvé ses marques d'auteur : un sens du dialogue fait de lapsus et de répliques performatives, un mélange d'obsessions et de frustrations sexuelles, un égal dosage entre vaudeville à la Feydeau et marivaudage. Depuis son remarquable Changement d'adresse, Mouret tente de grands écarts, comme dans son dernier Fais-moi plaisir, qui lorgne vers le slapstick et le conte : «Je voulais filmer des gags qui ne naissent pas seulement des dialogues, mais aussi des situations physiques» commente-t-il. «Tout est né de l'idée de la braguette dans les rideaux, qui m'avait marqué dans la scène du Grand blond entre Pierre Richard et Mireille Darc». Une référence toujours aussi peu FEMIS…

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K.O. Konnection