Omar Souleyman
publié dans Musiques par François Cau le Lundi 29 juin 2009
Dabke 2020, folk and pop sounds of Syria
(Sublime Frequencies)
Indonésie, Birmanie, Maroc, Thaïlande, Inde, Mali, Libye, Brésil, Laos Cambodge, Népal… Véritables explorateurs d'anomalies sonores, les activistes du label de Seattle Sublime Frequencies sont à l'origine depuis 2003 de près d'une cinquantaine de compilations thématiques dédiées aux musiques ethniques les plus atypiques du monde contemporain. Un véritable tour du globe de l'étrange, dissonant, fascinant, et psychédélique, à des années lumières des standards en cours dans l'industrie musicale. Pour sa dernière sortie en date, le label se penche de nouveau sur le cas du Syrien Omar Souleyman, dont il avait déjà sorti un excellent album, Highway to Hassake, il y a bientôt 2 ans. Mélange surprenant de chants rauques, nappes de synthés distordues, instruments à vent entêtants, percussions frénétiques et sonorités électroniques brut de décoffrage, les huit morceaux réunis sur Dabke 2020 sont autant d'assaut rythmiques improbables à la frontière des musiques urbaines et traditionnelles, de la pop music et de l'underground le plus total. Une sorte de new wave du désert à la fois tribale, folk et industrielle, un paradoxe musical hypnotisant et sauvage… Pas forcément accessible au premier venu (l'album dure seulement 40 minutes, et on en sort proche de l'épuisement), l'œuvre d'Omar Souleyman n'en reste pas moins une expérience unique en son genre pour les oreilles curieuses et les amateurs de sonorités non formatées. DG