Les CNP en sursis


Cinémas / Les salles de cinémas du réseau CNP, vendues par Roger Planchon à l'entrepreneur suisse Galeshka Moravioff en 1998 seraient en sursis. La sonnette d'alarme a d'abord été tirée par l'équipe des Inattendus (une association pour la pratique et la diffusion d'un cinéma indépendant implantée à Lyon), Jean-François Buiré et Jean-Pierre Sougy en tête. «Nous sommes des spectateurs et des citoyens, nous nous devions de réagir et de lancer la question de l'avenir de ces cinémas sur la place publique puisque personne ne voulait le faire», affirme Jean-François Buiré, président des Inattendus. Avec moins de 200 000 spectateurs dans les salles cette année, les CNP sont loin de l'équilibre financier et sont menacés à moyen terme de fermeture. «Le prix de loyers, l'importance de la masse salariale, la concurrence entre le cinéma de recherche et l'art et essai plus «porteur» et la difficulté d'accès aux films», seraient les principaux handicaps de ces salles, selon Jean-François Buiré. C'est surtout le manque de performance du cinéma d'auteur indépendant, la situation concurrentielle et la politique municipale pro «méga-complexes cinématographiques» que retient le propriétaire des cinémas qui estime également que le personnel est «en partie responsable de la situation, s'étant fortement opposé au plan de restructuration proposé lors de la reprise des cinémas». Selon Galeshka Moravioff, qui assure ne pas avoir la volonté de vendre les salles, «on peut encore sauver les CNP s'il y a une volonté politique». Regrettant l'absence de réaction du maire de Lyon, il déclare «attendre les mois de septembre-octobre pour savoir dans quelle direction aller». Un point sur lequel tout le monde s'accorde : la fermeture des CNP au moment où se prépare un festival de cinéma d'envergure serait une bien étrange manière de donner à Lyon l'image d'une grande ville de cinéma. Dorotée AznarÀ consulter : nos entretiens avec Jean-François Buiré et Galeshka Moravioff


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