La bonne distance


Café-théâtre / Quand les auteurs de one-man-show font un véritable travail d'écriture et d'interprétation, le spectacle se révèle à la hauteur des attentes : drôle, léger et plus parfois grave, comme ce que propose Cyrille Coton chaque soir à l'Espace Gerson. Depuis plusieurs mois, il fait défiler une galerie de portraits habilement dessinés. Avec un second degré (voire un 3e ou 4e) bienvenu, il aborde son spectacle en toute modestie prenant mille précautions pour nous dire, deux minutes après être entré en scène, que nous sommes le meilleur public qu'il n'a jamais eu. Il n'est pas dupe de ses sketches. Il les interprète pleinement mais sait aussi se moquer de son personnage, quand celui-ci devient trop lourdaud. Au moment d'endosser le costume d'un sexe géant, il semble lui-même surpris de faire cela pour gagner sa vie mais, grâce à un texte incisif, à une ribambelle de jeux de mots, il embarque le spectateur dans son délire à force de sincérité. Balourd, parfois se planquant derrière l'ombre de Jean-Marie Bigard qu'il semble plus moquer qu'admirer, Cyrille Coton dépeint aussi avec justesse les bobos croix-roussiens pour qui ne pas consulter de psy est signe de mauvaise santé mentale et qui se concoctent des «soirées à super problèmes» ! Nadja PobelCyrille Coton, « Cent détours »
À l'Espace Gerson, jusqu'au 1er août.


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Inglourious basterds