Peter Philips

Motets & Madrigaux Cappella Mediterranea Leonardo Garcia Alarcon, direction


La petite maison Ambronay Éditions, spécialisée dans la musique ancienne, fait surgir le beau et le décalé jusque dans les visuels des Cds. Ce n'est pas une simple anecdote si la jaquette attire l'œil par un jeu constant d'humour et de surprises, c'est un projet ambitieux que de faire désirer le contenu par le contenant. Cette jeune maison sort régulièrement de son chapeau un chef d'œuvre oublié. Comme les motets et madrigaux de Peter Philips, compositeur anglais de la fin du XVIe siècle, mis à l'honneur par le jeune chef d'orchestre argentin Leonardo Garcia Alarcon et son ensemble Cappella Mediterranea. Il en sort un disque d'une belle texture où les cinq solistes tricotent un dialogue subtil avec les instruments. Du théorbe à la flûte à bec, de la viole de gambe à l'archiluth, tout paraît d'un grand équilibre, d'une justesse étonnante. Peut-être parce qu'il apporte sa culture argentine, Leonardo Garcia Alarcon saisit de bout en bout le caractère lumineux des motets comme des madrigaux, il fait danser les voix et dynamise les instruments. L'alchimie prend, l'œuvre de Peter Philips nous émeut. Il suffit de se laisser aller, les madrigaux comme hymnes à l'amour, les motets comme éloge du divin. Un ensemble puissant, sans excès et c'est là tout le géni du compositeur et du chef d'orchestre réunis. Pascale Clavel


<< article précédent
Originaux et avatars