The Big Pink A Brief History of Love

4AD/Naïve


Révélation de The Pains of Being Pure at Heart et Glasvegas, commentées dans ces colonnes, reformation de My Bloody Valentine à la Route du rock, condamnée par la guilde des ORL, c'est officiel, le shoegazing est de retour. Le shoegazing, pour ceux qui marchent tête haute et épaules basses, c'est ce rock du début des années 90, au romantisme froid, qui se pratiquait les yeux sur les chaussures, la mèche en chute libre et le tortis-colis en gestation. Exemples non contractuels : Ride, The Field Mice… Et donc les guitares sulfuriques du shoegazing ont recommencé à vrombir, à fourbir leurs hymnes mornes et grandioses et à chercher la gloire sans lever les yeux. C'est exactement le programme de cet album londonien de The Big Pink, à n'absolument pas confondre avec la galette mythique du Band dylanien (Music from the Big Pink, 1967). La musique de ce Big Pink là est quelque peu rafraîchie à l'électro, mais abritée par le label référence du genre, 4AD. Mais contrairement aux confrères cités plus haut, ici pas de tubes gommes à mâcher, juste de la chique à rancœur (A Brief History of Love). Juste l'implacable menu déroulant du genre dans un programme plus abouti qui lance des asymptotes vers le grandiose (Dominos, anomalie dansante) en pataugeant dans l'intime (sublime Velvet). Rappelant cette parenthèse enchantée où le monde appartint brièvement à ceux qui peinaient à le regarder en face. Stéphane Duchêne


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