Hommes heureux

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À l'origine du Théâtre Tête d'Or, il y a une comédienne, metteur en scène : Jacqueline Bœuf, la seule femme à avoir créé un théâtre privé. Le 17 janvier 1980, elle ouvre le Tête d'Or au 24 de la rue Dunoir, dans une ancienne cartonnerie du 3e arrondissement. C'est le 10 septembre 2001 que le théâtre s'installe à son adresse actuelle, avenue de Saxe, en lieu et place de l'ancienne ‘Cigale'. En 2007, l'honorable fondatrice passe la main et vend son théâtre à des hommes qu'elle a choisis : Pascal Héritier et Bruno Davanzo. Le premier, danseur de formation et ancien meneur de revues au Lido, s'est imposé dans le théâtre privé parisien et partage son temps entre ses activités de producteur de spectacles et la direction du Tête d'Or. Le second, son ami de vingt-cinq ans, assure la direction du Tête d'Or à temps plein. Ultime hommage à la créatrice du lieu, les deux hommes rebaptisent le théâtre "Tête d'Or – Jacqueline Bœuf". Aujourd'hui, le Théâtre Tête d'Or ne bénéficie d'aucune subvention (sauf pour le spectacle jeune public créé chaque année et pour lequel une petite aide est octroyée) et s'affiche comme le premier théâtre privé en termes de taux de remplissage, hors Paris. Humour et pragmatisme
Pour faire fonctionner ce théâtre de 350 places qui emploie douze permanents, les nouveaux directeurs jouissent de plusieurs atouts : un vivier de plus de 15 000 abonnés par an, un taux de réabonnement de 89% et la double casquette de propriétaire et de producteur de spectacles de Pascal Héritier. «C'est parce que je suis propriétaire des spectacles que le Tête d'Or est économiquement viable, mais l'achat de ce théâtre n'était pas pour autant une opération philanthropique ; le théâtre est une opération financière intéressante en ce qu'il me permet d'amortir un spectacle en tournée». Du côté de la programmation, c'est toujours la comédie qui domine. «Ici, il n'y a pas un style, il y a une couleur, c'est celle de la comédie. Les abonnés viennent voir quatre spectacles qui sont des comédies et il faut qu'elles soient toutes très différentes», explique Pascale Hériter. Il ajoute : «les spectateurs viennent au Tête d'Or pour se détendre, les acteurs ont du temps à leur accorder». Dirigeant son théâtre avec l'idée que «si on est négatif, il faut faire autre chose», Pascal héritier assume son côté "ravi de la crèche" et rêve déjà à de nouveaux projets : «je voudrais que ce théâtre devienne un lieu de création. Nous avons créé "Cochons d'Inde" (avec Patrick Chesnais) la saison dernière et désormais je suis contacté par des acteurs qui souhaitent me proposer des projets».Théâtre Tête D'or
60 avenue du Maréchal de Saxe, Lyon 3e (04 78 95 46 69).

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