Silence, on ferme
publié dans Connaître par Nadja Pobel le Lundi 7 septembre 2009
«Silence, on ferme». Voilà la phrase qui se trouve sur le fronton de ce qu'il reste du CNP Odéon en cette rentrée.
Il n'y aura plus de titres de film, pas plus qu'il n'y a de fauteuils ou de projecteur. Le propriétaire des CNP, Galeshka Moravioff, a démantelé le lieu et mis fin au bail en catimini en août sans en avertir ses employés. Samedi 5 septembre, la journée de soutien a réuni 300 personnes dès 9h30 sur la place des Terreaux. La journée s'est poursuivie dans ce qu'il reste du CNP Odéon avec une projection de films dont les droits avaient été gracieusement cédés par leurs réalisateurs parmi lesquels Alain Giraudie, Jacques Rivette ou Philippe Lioret. Il ne manquait plus que Louise-Michel, le long métrage de Gustave de Kervern et Benoît Delépine dont l'avant-première avait eu lieu dans ces murs il y a moins d'un an. Louise-Michel, qui compte les aventures d'ouvrières très énervées, emmenées par Yolande Moreau, contre leur patron qui a vidé l'usine de ses machines pendant la nuit... Georges Képénékian, adjoint à la Culture de la Ville de Lyon et Yvon Deschamps de la Région ont rencontré le collectif des Inattendus (qui offre son renfort aux CNP dans cette période difficile), les cinéphiles et les salariés présents pour exprimer leur soutien au cinéma d'art et d'essai mais sans exprimer de manière concrète la forme que cette aide pourrait prendre. Lors des débats entre les salariés et le public, il a été question d'une occupation du lieu mais les clés du CNP ont été rendues dimanche 6 septembre à 12h comme convenu entre les salariés et la régie immobilière. Ce lundi, les grilles sont donc fermées, les employés attendent leur lettre de licenciement qui devrait arriver cette semaine. Pour eux, une bataille juridique commence afin de faire respecter le droit du travail. Quant aux cinéphiles, ils frémissent à l'idée que les deux autres CNP (Terreaux et Bellecour), plus que jamais fragiles, puissent connaître le même sort que l'Odéon, désormais rendu à un quartier Grolée dédié aux magasins de luxe. Nadja Pobel