Le héros errant


Opéra / Depuis quelque temps, Serge Dorny, directeur général de l'Opéra, affectionne les fils conducteurs. Une année ‘le héros perdu', une autre, ‘l'amour impossible'. Cette saison, l'errance est au cœur du projet artistique. L'errance à l'opéra, c'est un fil bien pratique puisque tous les livrets ont un héros en quête d'une vérité, de lui-même ou de tout autre chose. Le début de la saison marque le ton avec l'hypnotique ‘Don Juan' de Mozart qui resurgit dans une mise en scène d'Adrian Noble. Cet opéra transcende les foules depuis l'origine, le public s'y précipite parce que l'errance de cet homme, de femme en femme, nous rappelle notre propre impossibilité à être libre. Le chef permanant, Kazushi Ono, dirige en octobre un concert «autour de Roméo et Juliette» où les œuvres de Prokoviev, Berlioz et Gounod se confrontent. Trois façons d'aborder l'amour impossible, trois écritures musicales extraordinairement riches et envoûtantes. En novembre, les chœurs de l'opéra sont mis en devant de scène. Dirigée depuis 1995 par Alan Woodbridge, cette formation d'excellence, chantera deux des plus grandes pages chorales de la musique française, le ‘Requiem' de Duruflé ainsi que le ‘Requiem' de Fauré. En novembre encore, José Van Dam donne un unique récital autour des mélodies de Fauré, Duparc et Poulenc. La mélodie est un genre délicat que Van Dam maîtrise encore jusqu'à nous bouleverser toujours. Dans la variété des propositions, il se trouve une étonnante opérette de Chostakovitch. Compositeur plus connu pour ses œuvres terriblement tourmentées, on se réjouit par avance d'entendre ‘Moscou, quartier des cerises' mis en scène par les Deschamps/ Makeïeff. Pascale Clavel


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Perruques décoiffées