Doux rappeurs


Hip-Hop / C'est probablement quand il n'est plus seulement une affaire de mauvais garçons qu'un genre musical fait définitivement partie du décor. Ce fut le cas avec le rock, musique du diable plus guère diabolique pour grand monde. C'est de plus en plus le cas avec le rap et la saison qui s'annonce, à coups de têtes d'affiches qu'on irait presque jusqu'à qualifier de mignonnes (si on ne craignait tout de même le bourre-pif). Certes, il reste des têtes brûlées de la trempe de Raekwon (29 septembre au Transbo), sociétaire du Wu Tang Clan peu suspect d'aider les vieilles dames à traverser la rue. Certes, il y a encore de jeunes puristes qui osent l'appellation La Canaille (26 septembre au Marché Gare) dans l'esprit du pionnier Dee Nasty (le 1er octobre à la Marquise). Mais à côté de ça, le Pockemon Crew, tout danseurs fous qu'ils sont, se produisent à l'Opéra (19 et 20 octobre) quand le Klub des 7 donne davantage dans l'humour potache que dans la gangsta attitude, ou alors pour rire. Pour le reste c'est battle d'intellos : bientôt le slammeur Grand Corps Malade (14 décembre au Théâtre de Villefranche) donnera des cours d'instruction civique au côté de Jean-Pierre Chevènement et Kery James (21 novembre au Transbordeur), lui aussi jadis agitateur virulent, a osé, lui, le duo avec MC Charles Aznavour. Le rap aujourd'hui, quand il ne flirte pas ainsi avec la variété ou la vulgarisation, à la manière d'une Diam's (25 novembre au Transbordeur), permet aux laborantins de tout poil de s'épanouir : du prodige So Called, petit blanc à lunettes au physique de Woody Allen qui mélange allègrement hip-hop et musique traditionnelle klezmer (2 décembre à l'Epicerie Moderne) à Antipop Consortium (10 novembre à l'Epicerie Moderne). SD


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