Elvis au pays des merveilles


De Jeremy Jay à Nick Talbot de Gravenhurst, et en attendant d'autres, La Marquise nous offre en cet automne quelques beaux troubadours de la musique moderne, baladins solitaires aux univers marquants et connus pour leur droiture musicale. Pour ouvrir ce beau bal, Elvis Perkins montera dès cette semaine sur la petite scène de la Marquise, et pour la première fois à Lyon. Elvis Perkins, c'est ce jeune homme apparu il y a deux ans sur la scène internationale nanti d'un passé familial un rien poissard qui avait de quoi lui inspirer son premier album, le très beau ‘Ash Wednesday'. Adolescent, lorsqu'il a perdu son père, l'acteur Anthony Perkins, mort du sida, Elvis a en effet vu sa mère, Berry Berenson, sœur de l'actrice Marisa Berenson, se crasher dans le World Trade Center le 11 septembre 2001. Une anecdote macabre dont le récit le suivra sûrement toute sa carrière et qui aurait fait plier plus d'une paire d'épaules. L'an dernier, Elvis Perkins est revenu, cette fois accompagné d'un groupe, sous le nom ‘Elvis Perkins in Dearland', livrer un album éponyme nettement plus éclatant et moins âcre que ce ‘Ash Wednesday' où la lumière ne tentait d'entrer que par effraction. Plus orchestré, divinement arrangé et toujours aussi habité, ‘In Dearland', frôlait le coup de maître pas ramenard qui s'installe dans le mange-disque pour très longtemps. Car avec ce groupe, Elvis semble s'être trouvé une famille, musicale, mais pas seulement. Des compagnons de survie avec qui sublimer ses états d'âme. Bâtissant un pays imaginaire où les souvenirs atroces sont emprisonnés dans de jolies bulles folk. SDElvis Perkins in Dearland
À La Marquise, jeudi 24 septembre.


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