«Braconner, trouver des chemins de traverse»

Entretien / Sylvie Ramond, directrice de Musée des Beaux-Arts de Lyon depuis février 2004 et commissaire de l'exposition «Les Modernes». Propos recueillis par JED


Intentions
Cette exposition est un peu particulière car, pour l'essentiel, elle est constituée d'oeuvres du XXe siècle issues des collections du musée. Aujourd'hui, le XXe siècle est une période close et on peut donc se permettre d'y réfléchir, d'en tirer quelques conclusions. À Lyon, contrairement au Centre Georges Pompidou, nous n'avons pas la capacité de présenter des oeuvres représentatives de la totalité de l'histoire de l'art au XXe siècle. La configuration de nos collections nous a donc obligés à braconner, à trouver des chemins de traverse, et à effectuer aussi des choix très personnels. L'exposition se subdivise en 25 sections, avec un parcours assez pédagogique, mais qui sort des catégories habituelles des spécialistes. Nous avons composé, presque musicalement, une suite d'impromptus, plutôt qu'une histoire canonique. La collection du XXe siècle du musée
La collection du XXe siècle du musée est tout à la fois importante, très belle et lacunaire. Nous manquons de place pour pouvoir la présenter en permanence dans son intégralité. Parmi ses caractéristiques, notons que le musée a été l'un des tout premiers en France à acheter des toiles impressionnistes, mais aussi Gauguin, Dubuffet, Matisse, Braque... Il y avait aussi une spécificité lyonnaise dans le mode d'acquisition des œuvres, avec, depuis les années 1880 et jusqu'à récemment, une commission consultative d'acquisition composée d'administratifs, mais aussi de critiques d'art, d'amateurs avertis, etc.Les apports extérieurs
Pour l'exposition, la collection a été enrichie par des prêts de fondations (les fondations Hartung et Dubuffet), de familles d'artistes, de galeries... Ces derniers acceptent désormais de déposer des œuvres au musée, et d'aider ainsi à rendre la collection plus cohérente.


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