Adventureland

Greg Mottola Buena Vista Home vidéo


C'est l'inédit DVD inratable de l'année : le nouveau film de Greg Mottola après Supergrave, dont il est cette fois l'auteur complet — le script du précédent était signé Seth Rogen. S'y révèle un cinéaste à la sensibilité magnifique, un grand directeur d'acteurs et un fin observateur des nuances qui façonnent l'être humain. Alors qu'il s'apprêtait à continuer ses études de bourgeois oisif, cultivé et rêveur, James (Jesse Eisenberg) doit trouver un job d'été suite au licenciement de son paternel. Il atterrit à Adventureland, un parc d'attractions minable de Pittsburgh, où il anime des jeux truqués et pathétiques. Cette comédie-là, plaisante — l'excellent Bill Hader, dans le rôle du patron, lui fournit son quota de situations burlesques — n'est rien par rapport au récit d'apprentissage de James, et son idylle claudicante avec Emily, incarnée par la remarquable Kristen Stewart — sa prestation dans Twilight n'était donc pas un mirage. Lui est timide, maladroit et puceau ; elle est sexuellement libérée, intelligente mais chtarbée. Dans ce décor de fête factice, c'est une mélancolie bien réelle qui s'installe entre eux : la peur de se rater en faisant le (mauvais) choix de la facilité. Adventureland, rejoint in fine sa métaphore de départ : la vie d'un ado est une montagne russe émotionnelle, et on ne sait jamais si, à l'arrivée, on pleurera d'angoisse ou de joie. CC


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Yannick Haenel