Echo

Anders Morgenthaler Swift


Pendant qu'il tournait son "Antichrist", Lars Von Trier (via sa société de production Zentropa) continuait sa collaboration avec Anders Morgenthaler, après un "Princesse bizarre" et plutôt contestable. En abandonnant la forme animée pour la prise de vue réelle (qu'il traite, cela dit, avec la même plasticité, au risque de frôler le formalisme gratuit), Morgenthaler n'en délaisse pas pour autant son envie de jouer avec le feu. Ici, un ex-flic kidnappe son enfant et l'emmène dans la maison où lui-même avait passé son enfance, qui s'était achevée par un fait-divers tragique. Un père névrotique, un enfant androgyne, des fantômes dans les placards : Morgenthaler cultive l'ambiguïté, fait planer une menace imprécise au-dessus de son récit et utilise les codes du film d'horreur pour donner de l'ampleur à un drame en suspens, où les fables de l'enfance et les traumas des adultes se mélangent sans arrêt. C'est ce décalage entre les «vacances» des personnages et leurs tourments, entre l'apparente quiétude du paysage et l'inquiétude constante des situations qui donnent à "Echo" son ton singulier. Un bon petit film donc, qui aurait mérité autre chose qu'une sortie directe en DVD.CC


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8 1/2