Bon cru en Beaujolais…

Très beau programme pour la 14e édition des Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais de Villefrance-sur-Saône, avec des séances de rattrapage obligatoires et des avant-premières prometteuses. CC


Quelques semaines avant un bilan définitif, on peut d'ores et déjà dire que 2009 aura été une année exceptionnelle pour le cinéma français. Du coup, les Rencontres du cinéma francophone bénéficient mécaniquement de ce bon cru, avec une programmation passionnante. Les Rencontres 2009 donnent ainsi un coup de projecteur en compagnie de leurs réalisateurs sur deux films passés trop inaperçus. D'abord Le Roi de l'évasion, étape de maturité pour son cinéaste Alain Guiraudie : en mettant de l'ordre dans son imaginaire foutraque et en osant à la fois l'humour et le picaresque, il réussit un «sud-ouestern» sur un homo qui vire sa cuti et s'offre une grande évasion avec une adolescente aux sens en émoi. Deuxième séance de rattrapage impérative : celle du beau film signé Miller père et fils, Je suis heureux que ma mère soit vivante, qui s'est pris une veste commerciale aussi indiscutable qu'injustifiée, tant cette œuvre au noir brille par son intelligence de cinéma, sa sensibilité à vif et la puissance de son acteur principal, l'incroyable Vincent Rottiers. Juste derrière le Audiard, c'est le meilleur film français de l'année, et la présence de Nathan Miller à Villefranche pour l'accompagner justifie à elle seul un déplacement dans le Beaujolais.Du Rapt à la Liberté
On a dit que les bilans n'étaient pas clos, et le nouveau Lucas Belvaux, Rapt (en avant-première le 14 novembre), pourrait bien lui aussi finir très haut dans les palmarès. Cette évocation fictionnelle du kidnapping du Baron Empain témoigne d'une maîtrise et d'une force impressionnantes, tant dans la mise en scène que dans l'interprétation. Autre belle surprise en perspective : La Famille Wolberg, premier long d'Axelle Ropert, critique plutôt contestable dans Les Inrocks, mais qui aurait réussi là une comédie inattendue, dans la lignée d'un Wes Anderson. Elle a eu la bonne idée de donner le rôle principal au génial François Damiens, une de nos idoles, alors… Elle présentera le film le 13 novembre. Gamines, c'était d'abord un roman de Sylvie Testud, puis une pièce de théâtre (créée au Théâtre de la Croix-Rousse) ; c'est maintenant un film d'Éléonore Faucher, réalisatrice du pas mal du tout Brodeuses (et présente pour l'avant-première ce même 13 novembre), toujours avec Sylvie Testud en tête de casting. Enfin, en guise de luxueuse clôture le 15 octobre, c'est Tony Gatlif qui tirera le rideau de cette 14e édition avec son nouvel opus. Et un festival qui se termine par un film nommé Liberté ne peut qu'être profondément sympathique !Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais
Au cinéma Les 400 coups de Villefranche-sur-Saône, du 11 au 17 octobre.


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Une longue histoire du film court