Femme et chef d'orchestre


Classique / Quel chef d'orchestre peut s'enorgueillir d'avoir dirigé plusieurs fois la ‘Tétralogie' de Wagner dans les plus grands théâtres lyriques européens ? Une seule, Simone Young. La femme chef d'orchestre étonne encore en France en 2009. Faut-il s'en émouvoir ? Certainement. De la pionnière, Claire Gibault, qui a dirigé des années à l'Opéra de Lyon, à la médiatique Laurence Equilbey en passant par la talentueuse Graziella Contratto, le chemin de ces femmes-là reste complexe et la prise de pouvoir est souvent arrachée de haute lutte. Simone Young s'en amuse ou s'en agace selon son humeur et n'hésite pas à dire que «dans les films de Walt Disney, le chef ressemble à un monsieur fluet, avec une toison grise d'artiste. Moi, je suis tout à fait différente et c'est toujours un choc». Première femme à diriger à l'Opéra de Vienne puis à l'Opéra Bastille, Simone Young, musicienne complète, a été l'assistante de grands chefs comme Daniel Barenboïm ou encore John Pritchard. Avec l'Orchestre National de Lyon, qu'elle a déjà dirigé, elle va interpréter le ‘Concert à quatre' d'Olivier Messiaen, une musique concertante colorée, œuvre inachevée par le maître et terminée par sa femme Yvonne Loriot-Messiaen. Au cours de la même soirée, Simone Young se confronte à la 6e symphonie de Gustav Mahler, la «Tragique». Une œuvre qui s'entend comme un chant désespéré, le chant tragique du compositeur lui-même et qui résume, on ne peut mieux, la personnalité contradictoire et déchirée de Mahler. Simone Young rencontre là un géant à sa taille.Symphonie N°6 / Gustav Mahler
Concert à quatre / Olivier Messiaen
Direction : Simone Young
À l'Auditorium de Lyon les 12 et 14 novembre.


<< article précédent
L’opéra fait son cirque