Plus Clair


Pop / Il y a sur ‘Clair', le dernier album de JP Nataf, son deuxième en solo, ce que le jargon énonce généralement comme un morceau de bravoure : une interminable boucle qui dès lors qu'elle a pénétré votre cerveau ne s'en déloge plus et vous accompagne. 10 minutes durant d'abord (9'57'' pour être plus précis) puis les jours qui suivent, jusqu'à la supérette, au boulot, sous la douche. Un de ces petits torrents folk dévalant en douceur, comme Bob Dylan en écrivait au kilomètre au fil d'une poétique logorrhée en prose. Ça s'appelle ‘Seul Alone', pierre angulaire aux contours adoucis d'un album une fois de plus remarquable. ‘Seul Alone', JP Nataf ne l'a pas été beaucoup ces dernières années. L'ancien chanteur des Innocents a en effet multiplié les projets à deux (Red Legs avec Jeanne Cheral) ou à plusieurs (Imbécile, The Wantones). Revenu à la solitude, Nataf touche au sublime et confirme ce qu'on savait déjà : derrière ce gars discret se cache un des plus grands mélodistes de la pop française. Et un auteur bien plus subtil qu'il ne l'était à l'époque des Innocents, sans lesquels, dans notre époque si différente, il n'aura plus jamais, il le sait, le même succès. Il s'en fout, il ne court sûrement pas après. Léger et en demi-teinte comme une après-midi à lézarder par temps Clair, JP Nataf chante sur ‘Après Toi', qui n'est pas sans rappeler quelque perle de Joe Dassin (il y en eut) ou ces bons Simon & Garfunkel : «Le temps me laisse passer/Je lui dis après toi». SDJP Nataf
À la Salle des Rancy le vendredi 20 et samedi 21 novembre
«Clair» (Tôt ou Tard)


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