Fletch' d'or

ENTRETIEN / Andrew Fletcher est le «troisième homme» de Depeche Mode, le trépied indispensable d'un groupe à l'équilibre instable. Propos recueillis par Stéphanie Lopez


Petit Bulletin : Chacune de vos tournées passe systématiquement par la Halle Tony Garnier. Vous entretenez un rapport particulier avec cette salle ?
Andrew Fletcher : Oh, ça fait un paquet d'années qu'on joue à la Halle Tony Garnier et qu'on se fait de bons dîners dans le Vieux Lyon ! On aime la ville, le public, et l'architecture si particulière de la Halle… C'est un passage incontournable, et on prend toujours autant de plaisir à revenir.Est-ce que vous imaginez Depeche Mode donnant encore des concerts dans dix ou vingt ans ?
À titre personnel, je n'aimerais pas continuer à tourner passés soixante ans. Je n'ai pas de rêves de Rolling Stones. Ceci dit, la musique a un tel pouvoir sur nos vies qu'on ne sait pas ce qu'il peut se passer ; peut-être que DM aussi aura du mal à s'arrêter. En tout cas on sera encore là dans les années 2010, probablement avec un nouvel album en 2011…Vous avez traversé trois décennies en restant fidèle à un son, à un style. Quel est pour vous l'album qui colle le mieux à chaque période ?
Je crois qu'au début des 80's, ‘Speak & Spell' représentait bien le son synth-pop un peu simplet de nos premières chansons. Ensuite je dirais que ‘Black Celebration' et ‘Violator' ont été nos meilleurs albums : pour le son, la production, l'élévation qui a emporté le groupe. ‘Ultra' a aussi été un album très important, parce qu'à cette période, Depeche Mode était en pleine décomposition, et c'est le disque qui l'a recomposé. Enfin aujourd'hui, je suis très fier de ‘Sounds Of The Universe', parce qu'il représente l'équilibre retrouvé entre Dave et Martin.Dave et Martin mènent tous les deux des projets parallèles à DM. Vous n'avez jamais eu envie de faire «bande à part» en sortant un album solo ?
J'ai déjà fait un album perso, mais c'était un joke album, quand j'étais à Berlin, dans une vie antérieure. Dave jouait de la batterie, Alan était au piano et Martin et moi à la guitare. On en a fait deux copies seulement : une pour moi et une pour Martin, mais depuis Dieu merci je crois qu'on les a perdues en chemin !


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