Un pour tous, tous pour 'Un' !


Musique / Début des années 2000, première rencontre avec Dan Black dans un bar des Transmusicales. Le gamin n'a pas 24 ans, mais il déboule déjà sur scène avec du charisme ras-la-glotte et des idées plein la tête, qui empile les tubes comme son public rennais dégoupille les cannettes. À l'époque, Dan est le leader des Servant, le groupe par lequel la brit pop s'est trouvée de nouveaux maîtres. Première rencontre, donc, et déjà des idées bien précises sur la façon dont il mène ses chansons : «Je cherche à apporter un son que les gens n'ont pas l'habitude d'entendre, mais qui pourrait les séduire instantanément. Comme quand on entend quelque chose à la radio qui ne ressemble à rien de connu, mais qui donne aussitôt envie de monter le volume». Fin des années 2000, The Servant a splitté, mais l'âme pensante du groupe ressurgit en solo, sans déroger à cette idée de «tube décalé» qui sous-tend ses morceaux. Première claque avec ‘Hypntz', un bootleg de Notorious BIG qui se paie le culot de mixer dans la même marmite le beat d'‘Umbrella' de Rihanna, les violons de John Carpenter et les paroles d'‘Hypnotize', preuve instantanée que la musique de Dan a plus que jamais gagné en freestyle. Passé de la pop FM des Servant à un premier album solo beaucoup plus exigeant dans sa manière de conduire un tube dansant, synthétique ou planant, Dan Black parcourt avec ‘Un' beaucoup de styles musicaux sans s'attarder sur un seul : hip-hop, électro, funk, rock, R'n'B, disco… En bon touche-à-tout tant inspiré par Prince que Morrissey ou Gogol, ce serviteur affranchi des formats pop pourrait bien faire l'unanimité en concert, lui qui ne lésine sur scène ni sur les acrobaties, ni sur les peintures de guerre en tartinant sa jolie bouille de peinture blanche, pour mieux jouer les clowns aux coudées franches. Stéphanie LopezDAN BLACK
Au Marché Gare, mercredi 25 novembre.
«Un» (Polydor)


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