La Sainte-Victoire

De François Favrat (Fr, 1h45) avec Clovis Cornillac, Christian Clavier…


Xavier Alvarez, jeune architecte venu des quartiers pauvres d'Aix-en-Provence, rêve de franchir un palier social en obtenant de gros marchés publics. Sa rencontre avec Vincent Cluzel, aspirant à la députation, pourrait être la voie royale vers la réussite. Une chose fait d'abord rire jaune dans ce polar politique pépère : Christian Clavier y incarne un homme politique intègre qui se refuse au renvoi d'ascenseur. Après l'affaire de la villa corse, libre à chacun d'interpréter la chose comme du cynisme absolu ou une forme de mauvaise conscience. Cela dit, il faut le souligner, Clavier est très bon dans le film ; il est même le seul à donner du crédit à son rôle, tandis que tout le reste en manque cruellement. Le scénario a sans doute subi de grosses coupes pour rentrer dans le format du prime time, et le film est plus bordélique que touffu. Sans parler de la réalisation, frénétique jusqu'à l'absurde avec ses zooms de recadrage en ouverture de séquence ! Le plantage est presque total puisque cette quête aveuglée d'embourgeoisement se conclut sur une morale «rassurante», mais en fait très ambiguë : une femme, une maison, un enfant, n'est-ce pas avoir déjà deux pieds dans le ciment bourgeois ? CC


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