Vitrine de choc


Musique / En avril, le festival Electrochoc remettra le couvert d'une programmation friande de melting-popote. En guise de before précoce (ou d'after tardif, c'est selon), la scène des Abattoirs a déjà convoqué les Angevins de Zenzile, samedi 12 décembre, pour nous offrir un échantillon représentatif de ses goûts artistiques. Un groupe qui, comme sur l'affiche du festival, ne table pas sur la redite ni sur l'application d'une recette qui fait tilt, mais plutôt sur le dosage variable d'ingrédients qui font allègrement sauter le couvercle des marmites. Décloisonner le dub avec un doigt de punk, déverrouiller la pop avec une louche de world, émulsionner l'électro en lui associant un soupçon de folk… Toutes les saveurs du grand Moulinex sonore se retrouvent au menu d'Electrochoc comme sur le dernier album de Zenzile, le popisant ‘Pawn Shop'. Autant les précédents ‘Modus Vivendi' et ‘Living In Monochrome' avaient pris leurs auditeurs par surprise en mettant les bouchées doubles sur le rock, autant ce dernier volet laisse poindre de nouveaux hybrides dans la tambouille «pop dub» du quintet : cordes et claviers prennent les rênes de titres comme ‘Motorbremsen', tandis que l'électro-punk de ‘Fire Eater' tire sur le starter du dancefloor. Le Zen qui domine encore sur disque pourrait donc prendre plus de nerf en concert, surtout si l'on considère le jeu d'Alex, le guitariste, qui évite soigneusement sur scène de tomber dans les boucles chaloupées du reggae. Quant à la voix soul de Jamika, elle peut partir en live vers des tonalités «rauques'n'roll» qui déconcerteraient un fan de Shirley Bassey. Plus de pêche, donc, plus de patate… Mais rien qui ne sente l'indigeste ni le réchauffé dans la casserole de Zenzile. Stéphanie LopezZENZILE
Aux Abattoirs, samedi 12 décembre
(After/Before du festival Electrochoc)


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