Gamines

D'Éléonore Faucher (Fr, 1h47) avec Amira Casar, Sylvie Testud…


Après "Gamines" le livre, "Gamines" la pièce de théâtre, voici la déclinaison cinématographique de la vie rêvée de Sylvie Testud, avec Éléonore Faucher derrière la caméra. On n'a pas tellement envie de blâmer la réalisatrice du beau "Brodeuses" pour la médiocrité du résultat, tant on a le sentiment qu'elle honore ici une commande de l'actrice, dont le narcissisme est carrément gênant. Au présent : Sylvie Testud attend de rencontrer son père dans une chambre d'hôtel puis à l'avant-première d'un film ("Les Blessures assassines", grossièrement déguisé et dont, ça n'est pas très élégant, elle partage désormais seule l'affiche — Julie-Marie Parmentier appréciera…) ; au passé (avec flou avant flashback, un procédé tellement éculé qu'on croit rêver en le voyant sur l'écran !), sa mère et ses deux sœurs vont à l'école, en colo, en Italie, dans un océan de clichés et une esthétique Ripolin à faire passer "Le Petit Nicolas" pour un documentaire réaliste. Les gamines parlent comme des livres (l'enfant singe savant a, après "Le Hérisson", encore frappé !), et on reste interloqué par la prestation pour le moins binaire de Jean-Pierre Martins. Dire qu'il joue dans "La Horde" de notre maître Yannick Dahan… On en tremble d'avance !

CC


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