Esther

De Jaume Collet-Serra (ÉU, 2h03) avec Vera Farmiga, Peter Sarsgaard…


Pour le cinéma horrifique, 2009 marqua le grand retour des enfants psychopathes, de la menace intérieure dévoilant les troubles insurmontables du foyer idéal. Nul doute que les responsables d'Esther ont révisé leurs classiques, tant la (très) longue montée en puissance du récit ne dévie jamais d'un cahier des charges tant honoré par le jeune Damien de ‘La Malédiction' que par l'inénarrable Macaulay Culkin dans ‘Le Bon Fils' : air faussement angélique, mutisme inquiétant, passé flou, violence sur animaux puis sur d'autres enfants, mépris glacial pour l'autorité parentale… En fait, il faut attendre la dernière partie du film pour se rendre compte que Jaume Collet-Serra nous fait le même coup que dans son déjà très dispensable remake de ‘La Maison de cire' – une œuvre tellement codifiée qu'on a l'impression de l'avoir déjà vu une dizaine de fois, mais qui se réveille dans son dernier acte, ici à la faveur du retournement de situation le plus admirablement grotesque vu depuis longtemps. Le film, pour peu qu'on arrive à faire abstraction de son imbitable heure et demi d'exposition, en deviendrait presque transgressif…

FC


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