Classique et nouveauté

Classique / En cette deuxième partie de saison, il y aura du classique pour tous les goûts. Pour ceux qui pensent encore que ce genre se décline au singulier, voici un aperçu de la variété des propositions. Pascale Clavel


Dans le paysage musical lyonnais, la toute nouvelle association Fortissimo musiques veut offrir au public «une programmation inédite autour d'une saison de musique de chambre». Pour cela, elle a prévu du lourd, des têtes d'affiche connues et reconnues sur le plan international. Peu de risques, mais un vrai régal pour les amateurs de musique de chambre. Dans ce cadre, le 13 janvier, un miracle se produit : la pianiste Zhu Xiao Mei joue les Variations Goldberg de Bach salle Molière. Ses cinq années passées dans un camps de travail en Chine pendant la Révolution Culturelle ont marqué sa vie mais aussi son jeu… Indescriptible. Si nous passons de l'intime au grandiose, il faut nous arrêter sur la collaboration enfin renouée entre l'Orchestre national de Lyon et les Chœurs de Lyon/Bernard Tétu. Des belles retrouvailles qui aboutissent, en février, à la Messe de Requiem de Verdi. Un monument de la musique romantique, une messe qui déchaîne les passions les plus folles comme les émotions les plus douces. Cette saison, encore à l'Auditorium, des chefs prestigieux et leur orchestre sont invités. En février, l'un des derniers dinosaures de la direction monte sur scène. Lorin Maazel à la tête de l'orchestre philharmonique de Vienne se produit en effet pour un concert exceptionnel. Au menu, le Sacre du printemps de Stravinsky. Maazel, le Sacre, Stravinsky : trois monstres sur un plateau.La création fourmille
Pour poursuivre dans la variété des genres proposés, intéressons-nous à la création. Elle est vivante, foisonnante et multiple. Du CNSMD à Grame, de Thierry Escaich - compositeur en résidence à l'Auditorium - aux nombreuses commandes de l'Opéra, les compositeurs contemporains triturent les sons, malmènent nos oreilles pour la bonne santé de la création. Grame propose ainsi en mars l'édition 2010 de sa biennale Musiques en scène. La compositrice finlandaise Kaija Saariaho y est à l'honneur. Elle est l'un des compositeurs les plus joués dans le monde et offre une musique à la croisée des styles, mêlant l'outil informatique aux instruments réels et à la voix. Pendant cette biennale, le public lyonnais pourra entendre son opéra, Emilie, création mondiale et commande de l'Opéra de Lyon. En mars encore, l'Opéra et le Théâtre de la Renaissance coproduisent The Tender Land de Aaron Copland. Un opéra contemporain d'une beauté crue où le compositeur, fasciné par la crise des années 30, dépeint une Amérique froide qui précipite les fermiers dans une misère totale. Et s'il faut finir par une madeleine, mettons le doigt sur un événement que l'on doit au CNSMD. En partenariat avec l'ENS, le conservatoire propose Écoutons jouer les mots, sorte d'ovni où les Passions de Bach viennent se frotter à la poésie contemporaine, où les esthétiques musicales et littéraires jouent ensemble et jubilent.


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