Black Dynamite

De Scott Sanders (ÉU, 1h30) avec Michael Jai White, Byron Minns…


Grâce à la paire de honteux fumistes composée de Jason Friedberg et Aaron Seltzer (responsables – c'est le mot – des navrants Sexy movie, Big movie et Spartatouille), l'adjonction des termes “parodie“ et “hollywoodienne“ dans une même phrase est désormais à même de faire fuir en courant les spectateurs les plus tolérants. Bien loin de ces sous-produits nauséeux, le film de Scott Sanders est une véritable bouffée d'air frais, un film certes conscient de son caractère anodin, mais qui respecte suffisamment son spectateur comme le genre abordé pour qu'on ait presque envie d'applaudir à tout rompre. Reprenant à son compte tous les codes de la Blaxploitation, le film nous narre donc les tribulations d'un super héros soul et viril à s'en damner, défonçant tout sur son passage, notamment à l'aide d'un argot fleuri jusqu'à l'absurde. Dans le rôle principal, Michael Jai White s'enferme dans son personnage de dur à cuire avec un aplomb hilarant, bien aidé par une mise en scène fonctionnant sur les mêmes canevas que les récents OSS 117 : une réappropriation intelligente des gimmicks visuels du genre, sans outrance, au sein d'une dynamique narrative soutenue. Sans atteindre les mêmes sommets de politiquement incorrect, Black Dynamite pose un regard attendri sur le genre tout en interrogeant sa pertinence contemporaine – on ne va pas non plus prétendre qu'il s'agit là de la première parodie de l'ère Obama, hein, n'exagérons pas non plus, mais nous avons tout simplement affaire à un film honnête, sans complaisance ou compromission, dont l'humour occasionnellement graveleux fait toujours preuve d'une recherche appréciable. Et mine de rien, au regard des bouses citées en préambule, c'est déjà énorme…

François Cau


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